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Récits de voyage
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Sur cette Terre lointaine, le nom de Genghis Khan résonne encore à travers la steppe et son peuple porte en lui une culture ancestrale entre musique traditionnelle, bouddhisme et vie nomade.

Mongolie
Je suis partie 3 semaines en trek en Mongolie en Septembre dernier et jamais une telle aventure ne m’avait autant submergée d’émotions.
Je pensais trouver une nature sauvage, un peuple timide, une culture archaïque. J’y ai vu un dégradé de paysages aussi somptueux que surréalistes, du lac Kovsgol, écrin bleu entouré de montagnes verdoyante et de neiges éternelles, au désert de Gobi, mer de sable et chameaux, en passant par Oulan Bator, capitale ville post communiste entre Mac Do et béton.
J’y ai côtoyé les nomades, curieux, drôles, chaleureux et fiers qui nous ont accueilli, choyé et nous ont appris à aimer leur pays avec respect et humilité.

Mais avant de s’imprégner de la culture mongole, ce qui submerge lorsqu’on quitte Oulan Bator, ce sont les tableaux divers et variés que Dame Nature a peint ici pour nous.

D’une superficie de 1 566 000 km2, soit 3 fois la France, la Mongolie se décline en 4 géographies variables.
Au nord, la frontière avec la Sibérie offre une région montagneuse disséminée de lacs aux eaux limpides et poissonneuses. Du centre à l’est, la steppe. D’immenses plaines où serpente un vaste réseau de rivières et ruisseaux pour le plus grand bonheur des troupeaux qui vivent en liberté.
Au sud, le désert de Gobi, le plus vaste désert d’Asie, entre dunes de sable et caravanes de chameaux.

Mongolia

En Mongolie, toutes les couleurs de la Nature sont sublimées par la pureté de l’air et par l’extraordinaire luminosité des rayons du soleil qui filtrent à travers les nuages pour éclater en reflets aquatiques.

On est parfois charmé par la naïveté de certains tableaux quand, au détour d’une colline, quelques yourtes apparaissent au bord d’une rivière, un troupeau de yacks paissant paisiblement aux alentours.
Et le lendemain, on reste subjugué par les perspectives de l’horizon. Chez nous, l’oeil est si vite arrêté par un immeuble, un centre commercial, un câble électrique … Là-bas, on a l’impression de pouvoir aller où le regard vous porte.
Cela participe à l’incroyable sentiment de liberté qui naît très rapidement. Au sein d’un même secteur géographique, les nomades peuvent s’installer où l’herbe est la plus tendre au rythme des saisons. Pas de pelouses interdites ni de terres en jachère.
On plie sa yourte (habitation nomade en bois et tissu imperméable épais de fabrication artisanale), on attèle 4 ou 6 yacks et on change de camp pour quelques mois.

Sur les 3 millions d’habitants en Mongolie, un tiers vit à Oulan Bator, les 2 tiers restants sont nomades et éleveurs de moutons, chèvres, yacks ou chevaux. Ils achètent à la ville quelques denrées de 1ère nécessité comme le riz, les pommes de terre, la farine et le thé. Le reste de leur alimentation provient du bétail : lait, beurre, fromage, viande et même l’alcool local (aïrag) fabriqué à base de lait de jument fermenté.
Ainsi la plupart des troupeaux vivent en liberté seulement gardés par un berger qui les suit à cheval et les regroupe pour la nuit.

La grande curiosité pour les voyageurs que nous sommes reste donc le yack. Ce proche parent de la vache est trapu et vêtu d’une épaisse couche de poils longs qui lui donne un air nonchalant mais qui le protègera pendant les rigoureux mois d’hiver.

mongolie

Car si en Septembre, l’air déjà frais reste agréable, la vie nomade en Mongolie n’est pas un long fleuve tranquille.
Le climat représente le principal obstacle à affronter pour la population. En hiver, la température peut descendre jusqu’à -40°C, la neige recouvre tout et les camps de yourte s’installent à l’abri du vent.
Sur 12 mois, comptez seulement 4 mois de répit, de Juin à Septembre, entre tempête de sable et averses salvatrices.

Et bien que ce choix de vie exposée aux aléas de la Nature soit de moins en moins adopté par les jeunes générations qui rejoignent les villes, les mongols sont très attachés à leur histoire et traditions.

Et particulièrement au bouddhisme tibétain enrichi de très anciennes croyances chamaniques. Temples, statues, photos, encens … participent aux rituels, mais dans la vie nomade au quotidien, on invoque le surnaturel en s’arrêtant à chaque “ovoo” sur sa route. De loin, cet amas de pierres parsemé de bandes de tissu bleu n’a rien de culte. Mais pour les mongols, il est important de s’y arrêter si on veut poursuivre son chemin sans encombre. La coutume veut que chaque ‘passant’ en fasse 3 fois le tour en jetant un caillou et en faisant un vœu pour le passé, un vœu pour le présent et un vœu pour le futur.
Vous devrez également faire tourner les moulins à prière présents dans chaque lieu sacré.

Mais d’autres règles de vie sont à respecter si vous ne voulez pas froisser vos hôtes. Par exemple, circuler toujours de droite à gauche quand vous entrez dans une yourte.
Il est donc important de bien se renseigner avant de partir.

Mais ne vous y trompez pas, malgré un milieu austère et hostile, les mongols aiment la vie. Ils parlent et rient beaucoup, ils adorent chanter et jouer au cartes, aux dames, …
Pendant le trek, nous avons ainsi appris à chanter tous les tubes de leur “Patrick Bruel” national. Le soir, on enchaînait des parties de cartes endiablées qui se finissaient en fous rires …
Il est bien sûr difficile de discuter politique intérieure, à moins de parler mongol ou russe, mais très vite le langage universel du corps nous permettait de dire l’essentiel.

Ainsi entre lecteur CD et téléphone portable, la modernité les rattrape peu à peu. Et s’ils vivent dans un confort très spartiate parents et enfants sous une même yourte et sans eau courante, la plupart ont un petit générateur ou des panneaux solaires qui fournissent un minimum d’électricité.
Juste de quoi alimenter quelques ampoules et la télé … pour regarder les combats de lutte retransmis par l’unique chaîne nationale.
Ils sont en effet accros aux duels entre sumos, au moins autant que des courses de chevaux qui ont lieu pendant la grande fête du Naadam en Juillet.
Certains propriétaires s’y préparent toute l’année et, bien plus qu’un simple moyen de transport ou qu’une bête d’élevage, le cheval est partie intégrante du patrimoine culturel et historique mongol.
Genghis Khan aurait-il bâti le plus grand empire de tous les temps à pied ?
Et vous ? Quelle aventure vous attend en Mongolie
?

 

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